jeudi 6 août 2015

Architecte, jardinière ou...

Je vois fleurir un peu partout des articles où on compare la manière d'écrire. Deux clans se dégagent : les architectes qui construisent leur récit de façon détaillée avant de commencer la rédaction et les jardiniers qui vont de fleur en fleur selon l'inspiration du moment.

Et j'ai l'impression qu'il y a une petite guéguerre pour savoir quelle est la meilleure des techniques.

Personnellement, je pense qu'il y a autant de manière d'écrire qu'il y a d'auteurs. Certains éprouvent le besoin de tout millimétrer à la virgule près avant de se lancer dans l'écriture. D'autres ont besoin d'une liberté totale. Sans oublier tout ceux qui se situent entre ces deux extrêmes. J'aime beaucoup Roanne la couturière, par exemple...

Personellement, j'aime assez bien la version de Stephen King qui ramène l'écriture au travail d'archéologue. J'ai tendance à fonctionner un peu comme ça. L'idée de départ est un ossement qui dépasse du sol. C'est le moment où je sors la petite brossette qui va me permettre de dégager le squelette petit à petit sans l’endommager. Même si en général, je sais quand même plus ou moins où je vais, je suis toujours assez surprise du résultat final quand j'ai déterré le squelette, rajouté les organes, les muscles, la peau, le pelage, etc.

Pour Proie Dunoir, par exemple, ce n'est qu'à partir du troisième épisode/chapitre (ok, à partir de la fin du deuxième pour être précise) que j'ai commencé à voir clairement le thème principal du roman et, plus je dégageai le squelette/l'histoire plus les choses s'imbriquaient et devenaient claires. La fin m'a presque autant surprise que mes lecteurs mais elle m'a paru tout simplement évidente au moment de l'écrire...
(Vous aimeriez savoir de quoi je parle au cas où vous n'auriez pas encore lu Proie Dunoir (rhoooooooh !) ? C'est par ici !)

Pour Marylou et l'Arbre-aux-Murmures, prévu pour novembre, je suis partie avec juste une idée de départ. J'avais déjà écrit une version de Marylou il y a deux ans. Elle faisait quatre pages et ne ressemblait absolument pas au roman que je viens de terminer d'écrire. J'ai gardé Marylou, bien sûr, et l'enjeu de départ (sauver l'Arbre-aux-Murmures). Je suis partie sur cette base pour réinventer l'histoire, me la réapproprier et une quarantaine de pages plus tard, je me suis retrouvée toute étonnée devant les changements subis par l'histoire. Dans cette version, je ne ménage pas mes jeunes héros, l'ambiance est sombre et ce n'est pas tout à fait un happy-end même si je reste dans du jeunesse (donc avec un peu de chance, je ne vais pas trop traumatiser mes jeunes lecteurs...). Là où dans la version précédente, c'était un peu (beaucoup) trop facile pour Marylou, c'était du tout mignon avec une jolie fin tout en happy end mais qui ne me satisfaisait pas parce que je la trouvais un peu trop facile (Oh ! On a trouvé une source magique ! Grâce à ça on va sauver l'Arbre-aux-Murmures ! Youhou !) et pas crédible du tout face à des adultes déterminés et guidés par l’appât du gain.

Bref voilà ma manière de faire : je creuse et je déterre...

Bien sûr, ce n'est pas systématique. Il m'arrive de faire des synopsis (avec le risque qu'ils m'explosent à la figure comme celui de Face à la Marée ^^; ) plus ou moins détaillé. Tout dépend du projet. En général, la méthode de travail s'impose selon le projet en cour. Le premier tome du Chant de la Malombre a bénéficié d'un synopsis en bonne et due forme (presque 10 pages, le syno, quand même). Et d'ailleurs, le troisième tome aussi avait un synopsis mais suite au décès de celui de Face à la Marée, je reviens au bon vieux 'je creuse et j'écris', ce qui prend plus de temps évidemment ! ^^;

Et vous ? C'est quoi votre méthode ? :)

2 commentaires:

  1. J'apprécie toujours de savoir comment chaque auteur s'y prend, je découvre de plus en plus qu'en fait, nous sommes terriblement adaptables (rares sont les auteurs qui emploient tout le temps les mêmes techniques, la plupart expérimentent beaucoup). J'apprécie beaucoup cette liberté, de mon côté.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui. Ce serait terrible si on se limitait à une seule méthode de travail. A chaque projet, la méthode qui va avec même si de mon côté, c'est le côté archéologue qui prédomine ! :)

      Supprimer

Carte

Le continent de Meadhan