Vieux motard que jamais, nous sommes déjà le 4 avril...
Alors que dire de mars ? J'ai chopé la grippe (une belle et bien vicieuse qui m'a fait un beau plaquage).
J'ai eu la gueule de bois le 22 mars aussi... sans avoir eu besoin de me saouler au préalable. Belgique, Bruxelles... Badaboum.
Des morts, des blessés et des cœurs qui saignent.
Autant, j'ai réagi pour Charlie et Paris, autant pour mon propre pays... je n'ai pas pu. Je me suis retrouvée choquée, la larme à l’œil et le cœur en berne. Je n'ai pas trouvé les mots. Je ne les trouve toujours pas. Ce sont pourtant les mêmes que j'ai eu l'année passée mais, là... je n'ai pas pu. J'ai juste essayé de contacter frénétiquement ma famille et mes amis qui travaillent et habitent Bruxelles. J'ai attendu les réponses la gorge serrée. Pas de victimes à déplorer ! OUF !
D'autres n'ont pas cette chance.
Ils ont été nombreux à scander "On a pas peur !" sur les marches de la Bourse.
Moi, je n'ai pas pu. J'ai annulé le stage de théâtre de ma toute petite et demandé à mes beaux-parents chez qui ma grande allait de ne pas se rendre à la Cavalcade avec elle. Au moins cette année. Les prochaines... j'aviserai.
C'est étrange, l'année passée, je clamais que je n'avais pas peur. Que les terroristes n'avaient pas gagné. Qu'ils ne le pouvaient pas ! Que jamais la haine ne pourrait triompher de l'amour et de l'espoir. La kalachnikof, les bombes : de la plume et du pinceau...
Je le pense toujours. Mais... j'ai peur. Peur pour mes gamines, pour notre génération. Pour celles qui vont suivre. Parce que l'espoir, c'est tellement fragile. L'amour et la vie : blessés, anéantis avec une telle facilité.
Badaboum. Et il n'y a plus personne. Badaboum. Et un enfant hurle d'effroi dans une rame de métro, plongée dans le noir et éventrée par une bombe au 15' de la Une.
Badaboum. Et tout se termine. Rideau. Bye bye.
Alors, oui... J'ai peur. C'est humain. Normal. J'ai même une trouille incroyable. Pour mes filles, ma famille, mes amis. Peur qu'un déséquilibré armé d'une bombe ou d'un un fusil ne détruise tout ce à quoi je tiens.
Oui, aujourd'hui, j'ai peur. Je fonds en larmes au moindre choc (même si le 22 mars n'en est pas la seule raison). Mais je sais que je ne vais pas me cacher.
Même si j'ai peur, je vais continuer à affronter le monde avec mes romans. Je ne change peut-être pas grand chose mais j'espère apporter un peu de bonheur et de rêves à mes lecteurs. Et du rêve, nous en avons tous besoin !
A mon petit niveau, je vais continuer d'écrire des histoires qui parlent de trouver sa juste place dans le monde. De trouver des gens qui s'aiment et qui se relèvent face à l'adversité. Je vais continuer à décrire des héros du quotidien qui apportent leur propre lumière au monde par des actes de gentillesse, d'amitié. D'amour.
Parce que l'amour est plus fort que la haine. L'espoir et l'amour changent les choses bien plus que les grands pouvoirs, les grandes décisions et les grands discours. Bien plus que les bombes...
Gandalf a beau être un personnage de fiction, il a raison sur ce point ! |
Alors, parce que la vie continue... parce que je refuse de me cacher sous ma couette, je vais continuer d'espérer.
Que le pire du passé ne pourra étouffer le meilleur de demain...
Je ne trouve peut-être pas les mots, je reste anesthésiée par l'horreur... mais je continue d'écrire, de me rebeller. Parce que demain, ce seront mes filles... Nos filles, nos fils, nos petits frères, nos petites sœurs qui vont reprendre le flambeau.
Et je ne veux pas leur léguer un monde dirigé par la peur où les libertés les plus fondamentales leur seront déniées au nom de la peur de l'autre.
De la haine.
Parce que répondre à la haine par la haine, en fermant nos frontières et nos cœurs... C'est là qu'ils auront gagné, qu'ils auront obtenu ce qu'ils cherchaient.
Je sais ce que je vais faire de mon temps imparti... Et vous ? |
Et comme dirait Forest :
(Ce post m'a fait du bien, je recommence avec mes jeux de mots foireux...)
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